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Délices d’Obama

Délices d’Obama

Aujourd’hui, repas à la mode de chez nous. Chez nous-chez nous. Un truc d’ici, quoi. Un machin bien américain. Bien que tout compte fait, le plus américain de tous, c’est censé être Obama, n’est-ce pas? Et je ne suis pas sûr qu’il en mange, Obama. 

Pain de l’Olympe

Pain de l’Olympe

Il faut que je vous raconte la boulangerie de Tadoussac.Le meilleur pain que j’ai mangé de toute ma vie. Je ne sais si c’est comme la pastèque, mais c’est le meilleur pain, point! Vous ne connaissez pas l’effet de la pastèque? La pastèque c’est bon 

Râpa, Râpam, Râpae

Râpa, Râpam, Râpae

Les carottes râpées c’est un peu râpé sauf pour les amateurs de cuisine végétarienne sur le Quai de la Rapée. Je me souviens que je rapais les carottes dans la cuisine avec un mouli-machin.

moulin à carottes
moulin à carottes

Je n’arrive pas à trouver le nom de l’engin de l’époque, on devait appeler ça, la rape à carotte ou la rape à fromage. Nous avions un autre accessoire pour râper le fromage en petite quantité, mais celui-là, c’était celui des carottes.
Il ressemblait à ça.

Il fallait déplier les pieds et appuyer fermement pour que le moulin reste au-dessus de l’assiette. Au bout du compte, ça se barrait toujours et l’assiette glissait, c’était de la haute voltige et les pieds en caoutchouc étaient aussi glissants que des sabots sur des pavés. Les trognons de carottes glissaient du réservoir, dès qu’ils avaient l’épaisseur minimale. J’essayais de les coincer sous d’autres pour les “finir” mais je n’avais pas assez de prise et le manche me semblait ne pas descendre à fond. C’était fait dans un drôle de métal ternasse, aujourd’hui ils t’auraient fait ça en acier inoxydable rutilant mais là non, un espèce de vieux métal moche pas engageant.

Après ils ont fait la même chose, mais en plastique et puis maintenant ils en font qui ne ressemble plus du tout à ça. Le temps du passe-vite est révolu, et pourtant il paraît que c’est la meilleure façon de faire un velouté. Tout est devenu électrique, la râpe à fromage, le mixeur à soupe, l’ouvre-boîte (ça, j’ai toujours résisté, il ne faut pas pousser non plus), la brosse à dents électrique (j’en rêve) et finalement, le robot multifonctions. Eh oui le robot, il fait tout, mais il ne sort pas la poubelle. Il fait la purée et la compote, il hache, menue, la viande, il mélange la farce, il râpe les carottes aussi, mais c’est plus long à laver qu’à râper alors on ne rape plus. Râpé le râpage à la râpe robotisé. Et je ne vous parle pas du tapage du râpage! Avec du fromage, ça va: “vreueueueueueueueueeu” mais avec des carottes : “tagada ploum vreu vreu vreueueueu tagada”. C’est que c’est dur les carottes. Ça résiste! Ça n’est pas pour rien qu’ils avaient choisi la petite phrase ” les carottes sont cuites”, les résistants. Ils savaient ce qu’ils disaient!

Mais à la roulotte, foin des artifices électrifiants, il faut tout faire à la main. Alors, je me suis demandé s’ils faisaient des carottes râpées en 1900 ? Quand est-ce qu’ils ont commencé ? Est-ce qu’il a fallu attendre le concours Lépine pour qu’un malin invente quelque chose de plus efficace que la râpe à bras.

râpe à main
râpe à main

Oui “à bras”! Parce que c’est sportif de raper une demi-livre de carottes fraîches sur une petite râpe comme celle-là. Une carotte contre une râpe, ça ne dure pas. La surface de friction, elle est toute petite. Il faut aller et venir à toute vitesse. Pour les plus géomètres, il y a l’attaque en biseau. Tu tiens la carotte de biais et ça rallonge la course. Mais ça ne dure pas. Au bout du compte, le plus dur, c’est quand même de tenir la carotte. Tu la tiens bien serrée et tes doigts sentent la râpe qui se rapproche. Tu sens les dents qui vont t’arracher la peau. Entamer la chair. Il y a le canard au sang et les carottes sanguinolentes. Pouah!

Donc on devait râper du fromage, du parmesan.Ah parlez-moi de râper du parmesan! Tu prends un gros morceau et tu as toute la surface à râper, c’est efficace. En plus il y a une bonne croûte qui va te protéger les empreintes digitales. Et le nec plus ultra, c’est que du parmesan, ça se gratte. Tu t’en fous de la longueur des râpures. Au contraire, il faut des miettes, de la poudre, de la poussière, les copeaux, tu les fais à part. Les carottes, c’est plus sérieux. Il faut qu’on reconnaisse les fibres, tu ne peux pas arriver avec un magma sans forme, de la sciure de carotte, à une lettre près ça deviendrait scabreux. Des carottes râpées, ça se respecte.

Alors, vous croyez qu’ils faisaient du céleri rémoulade, nos ancêtres les Gaulois?

Pour la recette, rien de plus simple, des carottes, de l’huile de coude, de la sueur balsamique et sans oublier une pointe de tabasco d’effroi!

À table!

 

Dinde au marron

Dinde au marron

Eh bien non je n’ai pas fait de faute, vous en déplaise! Moi j’ai décidé que le marron serait la couleur et pas le fruit. Je vais commencer une petite série: «Popotte à la roulotte» et ce sera ma première recette. Tout d’abord les ustensiles: 

Saumon Lacrimosa

Saumon Lacrimosa

des galettes de sarrasin un filet de saumon un poivron quelques têtes de brocoli 15 cl de crème curry gingembre frais étuver les brocolis couper le poivron en fines languettes faire revenir dans un peu d’huile jusqu’à une consistance fondante chauffer la crème avec le curry 

Saumon Lacrimosa

Saumon Lacrimosa

Je voulais l’appeler le “saumon à la sueur” mais ça n’est pas très engageant.

J’aurais pu l’appeler « saumon à la nage” mais vous auriez pu croire que j’avais plongé pour l’attraper, las qu’il ne morde à ma mouche.

« Exsudation de saumon » aurait pu le faire.

Mais avouez « Lacrimosa », ça, c’est glorieux !

Tout ça pour dire que j’avais encore tout cuisiné… Plus rien dans le frigo ! Dans ma quête échevelée de toujours plus d’exercice, j’enfourche mon brave destrier roulant pour aller jusqu’au marché trouver l’inspiration du midi. Ne reculant devant aucun sacrifice, je fais le grand tour par l’autre berge du canal. La piste est lisse et peu encombrée. Quelques vélos qui roulent péniblement à l’allure poussive d’un ours sortant de l’hibernation. Un groupe de néoparturientes poussant leur néoprogéniture dans des poussettes hors de prix, « coachées » par une aérobiste enragée.

Mais, moi, je ne vois rien de tout ça, je file, survole la piste, appuyant sereinement et pleinement sur les pédales, me demandant seulement si je dois délier la cheville pour utiliser la force de mes gastrocnémiens ou seulement m’en tenir à une poussée profonde partant des quadriceps supérieurs. C’est vrai, ça. Vous ne vous êtes jamais posé la question de savoir si vous deviez pédaler avec les chevilles ou les cuisses ? Quand je fais mes 3 km à la rame, chaque matin, je sais que si j’implique un petit mouvement de poignet en fin de mouvement, je gagne quelques dizaines de secondes à la fin de mes 15 minutes. Alors pourquoi pas sur le vélo ?

Je m’égare… du Nord bien sûr.

Donc je suis sur mon petit vélo et mon casque diffuse une musique appropriée à la vitesse et le planage.

Vous ne croyiez pas que j’allais vous laisser comme ça en plan avec mon amour platonique pour un homme. Que nenni ! Vous l’avez deviné : Vivaldi. Et de Vivaldi ? Le Stabat Mater !

Le matin, les 15 minutes à la rame, c’est juste pour s’échauffer. Faire circuler le sang. Augmenter la température. Bon après ça, c’est la fournaise, la locomotive à vapeur, ça fume, ça grésille, ça tremble, le sol tremble aussi.

Sur le vélo, nul besoin, échauffement incorporé ! Stabat Mater à fond la caisse !

Stabat Mater Dolorosa

Iuxta crucem lacrimosa

Ça vous remue les sangs dans tous les sens. Et Vivaldi, par-dessus ça. Je suis à la proue de mon vélo, debout sur le guidon, les bras en croix, à la Titanic, le film…

8 km à 60 à l’heure, ça fait 8 min ? En tout cas, d’un coup d’archet, je suis à la maison. Le saumon a fait la fin du voyage dans le sac avec les affaires de gym du matin, d’où l’inspiration initiale pour le titre. Pas de contact entre les deux et la seule communion de la musique.

Mais là, de retour aux fourneaux, je ne suis pas le petit être dépourvu de virilité des coeurs de palmier. Je suis plein de vigueur, prêt à en découdre au besoin. Elle n’aime pas les brocolis, elle va en manger !

Je me suis fait une petite recette dans ma tête. Oui, oui, parfaitement ! Je pédale, pense à la meilleure façon de le faire, jouit de la musique et j’élabore une petite recette. Et si vous voulez savoir, je travaille aussi sur mon projet, réglant quelques problèmes de serveurs, et je prévois, par dessus le marché, quelques astuces de cette divagation.

Donc ma petite recette, c’est une galette de sarrasin, il en reste d’hier, des poivrons, du saumon, de la crème, du curry, du gingembre et … des brocolis.

Je vais étuver les brocolos. Je vais faire une confiture de poivrons. Ensuite, je vais précuire mon saumon dans un peu de crème bien colorée au curry. Je n’y peux rien, j’aime la cuisine colorée. Je ne vais pas mettre de tabasco, mais encore un peu de gingembre pour aller chercher une petite note citronnée.

Vivaldi, si tu m’entends, vient manger à la maison, c’est le saumon cuisiné aux larmes de la Madone !

À table !

P.-S. Ça n’a pas marché, non plus, elle les a trouvés, toute de suite, et même si je me suis fâché (pour rire), elle me les a refilés, les brocolis !

>>>>> recette

 

 

 

Auguste galette

Auguste galette

Je vous l’avais dit. J’en avais fait le serment, plus jamais de galette sans raclette ! Alors nous avons acheté la raclette. Il nous a fallu passer par au moins 2 magasins pour trouver LA raclette à notre goût. Nous ne voulions pas de la vulgaire raclette 

Poulet St-Georges

Poulet St-Georges

Je n’ai pas vaincu le dragon, mais je l’ai combattu. J’ai fait appel à mon meilleur sens de la casuistique pour savoir si le bénéfice excuserait la faute. J’ai pesé le pour et le contre. J’ai humé le goût du poulet et celui des épices. 

Financiers

Financiers

 

  • pour un blanc d’oeuf 31 g
    • 50 g de sucre
    • 29 g de poudre d’amande
    • 11 g de farine
    • 31 g de beurre

 

  1. préchauffer le four à 240 °C
  2. fondre le beurre
  3. mélanger le beurre chaud avec le sucre, la poudre d’amandes, le blanc et la farine
  4. mettre au four 5 minutes à 240 °C (465 °F)
  5. puis 5 autres minutes à 200 °C (390 °F)
  6. éteindre le four et laisser 5 minutes

 

Les gâteaux à la Vivaldi

Les gâteaux à la Vivaldi

Je n’ai pas honte de le dire, je suis retombé amoureux… Non, non pas de la grande, ça c’est à chaque fois que je la vois ! Je peux dire tout ce que je veux, de toute façon, elle ne veut pas honorer, de sa présence, 

WonTons

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les “wontons des plaines”, voici quelques explications. Ce sont des raviolis chinois. J’ai été initié à leur fabrication par notre bonne amie Lise de Tadoussac qui en produit une grande quantité tant ses nombreux amis les apprécient. 

Les Wontons des plaines

Les Wontons des plaines

Cela fait quelques années que nous en entretenons une réserve. Nous élevons nous-mêmes nos wontons qui, comme tout le monde le sait, sont des animaux noctivagues du froid, du très grand froid. Bien qu’ils viennent de pays réputés orientaux, ils ont trouvé, au Québec, un environnement propice à un peuplement septentrional. Les wontons sont de petits animaux carnivores à la peau plissée qui, comme les oies périgourdines, doivent être gavés pour être à leur meilleur.

J’ai ramené la souche du nord du Québec. Ils avaient éclos dans un environnement de bon aloi, grandissant en une harde nombreuse à l’instar des caribous qui hantent la toundra toute proche. Ils avaient la peau bien plissée, l’estomac bien rempli, la farce bien épicée. Ils appréciaient particulièrement les bains forcés dans des environnements riches de légumes bio et de bouillon gouteux.

Comme une fourmilière, à la fin de l’été, les membres forts entreprennent brutalement d’essaimer pour prendre leurs quartiers d’hiver. La ruche se met à grouiller d’activité et leur nombre grandissant trouve toujours de nouveaux abris et des bergers adoptifs prêts à les accueillir pour profiter,lâchement, de leurs protéines pendant la froide saison qui approche.

Je dois dire que ces wontons là étaient des bêtes de concours, soigneusement nourris, parfois même truffés d’une pointe de fromage local. Ils avaient fière allure avec leurs tricornes bien pointés bien haut. En les regardant de près, on pouvait leur trouver un petit air de famille avec leurs cousins germains, les dimsums d’Asie. Pendant leur migration de 500 kilomètres, ils s’étaient un peu égarés. Ils avaient, en se rapprochant de Woodstock, pris des allures « peace and love ». Hippies aux cheveux longs qui se déploient largement dans l’eau du bain. Naturistes à la couleur ambrée, plus marquée par l’incidence obtuse des ultraviolets que leur prédécesseurs soumis à la lumière rasante de l’extrême nord. Fier-à-bras aux abdos rebondis et plus exposés par un régime faible en lipides. En tout cas, ils avaient bien changé en arrivant dans la grande citée.

Régulièrement, lors des périodes de reproduction, nous ressortons les ferments de leur progéniture. Cela se passe le dimanche, en hommage à leur transhumance dominicale de l’époque, mais aussi parce que la grande n’aime pas trop voir les parturientes au travail. Et tout d’un coup, c’est comme une éclosion d’éphémères. Je les aide à trouver leur forme finale, les extrayant de leur magma originel. La petite leur donne leur premier bain. 3 minutes exactement, pas une seconde de plus, pas une seconde de moins. Il faut vite les sortir. Panser les plaies ouvertes. Les étendre sur une pierre plate bien fraiche pour leur donner le temps de se sécher. Ensuite, on les répartit par famille dans de petits enclos, on les marque, on affiche leur pédigrée et on les confit au grand froid qui est leur habitat.

Enfin, quand l’envie nous en prendra de leur donner le bain du banquet final, nous le préparerons avec soin y ajoutant tous les ingrédients nécessaires à une fête du palais réussie: quelques extraits de volaille blanche, quelques exsudations de graines de soja, quelques distillats de piment de La Nouvelle-Orléans, quelques fabacées goulues, quelques alliacées monocotylédones et leur dernier bain sera notre bacchanale nocturne.

À table !

>>>>> recette et explications