Délices d’Obama

Aujourd’hui, repas à la mode de chez nous. Chez nous-chez nous. Un truc d’ici, quoi. Un machin bien américain. Bien que tout compte fait, le plus américain de tous, c’est censé être Obama, n’est-ce pas? Et je ne suis pas sûr qu’il en mange, Obama. À mon avis, s’il est obligé, il en mange, mais du bout du râtelier. Il ne peut pas dire qu’il travaille pour les pauvres, pour leur assurer une meilleure vie, la sécurité sociale et ne pas en manger. De toute façon, la distinction, ils ne savent pas ce que c’est. Ils mangent une main sous la table. Ils tiennent la fourchette comme une fourche et depuis qu’on leur a dit que fourchette ça venait de «forchetta», la petite fourche, ils ne voient pas où est le problème. Ils t’empoignent ça à bras le corps et allez hop on prend la bouffe comme du charbon dans une trémie et on l’enfourne à la volée comme un chauffeur de locomotive.

En attendant, vous savez pourquoi on doit poser la fourchette les dents en bas? Oui, moi aussi je croyais que c’était pour ne pas avoir l’air agressif. Et que les Anglais qui font le contraire, c’était par esprit de contradiction ou par ce qu’ils sont belliqueux. On bien, par ce que ça évite de se piquer la fourchette dans les fesses quand on s’assoit négligemment sur son assiette pour faire la conversation. Ou bien pour que cela ne fasse pas paratonnerre les jours d’orage. Non, sans mentir, je pensais que c’était pour ne pas qu’il fasse râteau et que la fourchette bascule si on marche dessus. Eh bien, pas du tout, c’est que les orfèvres français gravaient les armoiries du client sur le manche à l’extérieur et les orfèvres anglais sur le manche à l’intérieur. Maintenant, il faudrait se demander pourquoi les orfèvres français gravaient les armoiries à l’extérieur. Peut-être qu’ils pensaient que cela ferait belliqueux d’être anglais ou que le râteau sert de paratonnerre…

Donc Obama, est-ce qu’il prend une fourchette ? Non, à mon avis, s’il est vraiment obligé, il fait comme à la maison, il attrape ça à deux mains, il tartine de beurre, il met du sel et il croque dans son maïs comme tout un chacun. Il grignote en tournant. Il chuinte que c’est chaud. Et quand il a fini, il se dépêche de reprendre ses conversations de la plus haute importance, ultra-secrètes, et tout, et tout.

Moi aussi, j’ai des conversations ultra-secrètes avec moi-même. Comme vous le voyez, je ne manque pas de sujets de conversation (comme dirait La Petite en espagnol : “viva la conversacion!” en diphtonguant le «ion», celui là et d’autres), ni de sujets de réflexions profondes, cela va de soit.

Dans ma recherche du légume pour combler la moitié du menu “fire”, j’ai un peu tout essayé, mais pour l’instant le brocoli reste en tête. Le maïs, ce n’est pas mal non plus, mais c’est l’artichaut américain quand même, il y en presque plus dans ton assiette à la fin qu’au début. Et puis on se brûle les doigts aussi. Ou alors il faut prendre une fourchette…

Bon aller on lâche pas, ou bien le maïs il se retrouve sur les genoux. Maïs, blé d’Inde, blé des Indiens, panicée panicoïdée poacée monocotylédone, quelque soit son nom, on le met dans l’eau bouillante 7 minutes et on le mange chaud, très chaud.

À table!

Maïs dans l'eau bouillante
Maïs dans l’eau bouillante