Odeurs

Après le petit déjeuner, je suis allé faire un tour en ville pour m’imprégner de la vie locale et la première chose que j’ai faite en revenant a été de plonger la tête la première dans la piscine!

Mon dieu, pauvre nez! Ma mère ne voulait pas faire de soupe aux poireaux parce que ça sentait mauvais, elle eût été servie. Comme le dit une expression boulonnaise: «  plus avec le nez qu’avec une pelle ».
Je vous prépare au pire, mais le pire est encore à venir.

Un petit marché couvert, on dirait le marché Atwater, si cher à mon père. De beaux étals de fruits dignes de mon ami Luc, des fruits colorés, des fruits exotiques, des fruits improbables, boursouflés, décolorés, tachés (tachetés, dirait Maurice), pointus, biscornus, tarabiscotés, appétissants ou pas, repoussants ou presque pas, des légumes, des noix, des poudres, des sacs

et des poulets, des poissons, des crevettes, des calamars, des poissons vivants ou morts, des poulets entiers, éventrés , éviscérés, démembrés, étêtés, écrapoutis, explosés, des têtes de poissons, des viscères de poissons, des morceaux incongrus de poissons, des morceaux inconnus de poissons, des espèces inconnues, méconnaissables, qui ne méritent pas d’être connues, qu’on ne veut surtout pas connaître ou goûter, ni même toucher, même pas regarder et certainement pas SENTIR!

Bouchez-vous le nez, arrêtez de lire, oubliez ces mots, retenez votre respiration, apnée littéraire, le vide cosmique, apesanteur, agueusie, éther, je me dissous dans la puanteur, elle me pénètre, elle me transperce, je me fonds. Ne me cherchez pas, surtout ne me trouvez pas, je pue!

Je cours, je fuis, je vole, je plonge, fi du maillot de bain, fi des clients dans leurs chaises longues trop proches de la piscine , tant pis pour eux, les éclaboussures ou la traînée odoriférante , je ne les laisse pas choisir, j’ai plongé la tête la première , je reste au fond, l’eau se teinte, brun, noir, bleu, rouge, vert putride? Je m’en fous, j’attends que les nuages se dissipent, j’attends que l’orage passe, c’est la mousson, le Gange change de sens encore une fois, ni aval ni amont, un mascaret tropical balaie la piscine, l’odeur n’est plus. Je renais, je revis, j’émerge, je rajeunis même!

Tout ça pour vous faire passer le fait que je me prélasse dans la piscine à 30 degrés alors que vous, vous avez froid, qu’il y a de la neige même en France, que vous devez déglacer vos pare-brise et que pour vous, c’est l’hiver. Bon courage à tous 😂

LA photo
Le mono est prêt

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